banniere Agnes Art
MENU

Jade, esclave du temps
 
 


Introduction

New Scientist (novembre 2021)
La découverte de l'IRTE (Institut de Recherche Temporelle Européen) va certainement bouleverser les sciences historiques. L'IRTE annonce en effet qu'un chercheur a pu voyagé dans le temps et revenir à notre époque. Le système conçu par l'IRTE a envoyé Richard Grunbaum en 1989, à Berlin. Les preuves matérielles et les photographies récoltées ne laissent aucun doute sur la validité de l'expérience. L'explorateur temporel interrogé parle de l'expérience comme d'un grand moment mais aussi de la souffrance intense ressentie. Il semblerait que la méthode mise en jeu par le prototype soit particulièrement douloureuse pour le voyageur...

La Stampa (marzo 2036)
L'enigma del Sudario di Torino finalmente risolto dai cercatori dell'Istituto di Ricerca Temporale.
(L'énigme du suaire de Turin enfin résolue par les chercheurs de l'IRTE...)

El Pais (Agosto 2037)
El laboratio IRTE (Instituto de investigacion europea del espacio-tiempo) ha sido victima de una ataque informitico. Ficheros ultra-secretos
pertenecientes al proyecto 'Maquina del Tiempo' han sido pirateados.

France Soir (février 2042)
Selon des sources sures, les nombreuses disparitions de jeunes femmes qui endeuillent l'Europe toute entière auraient pour cause l'utilisation criminelle de la machine à explorer le temps. Le Parlement de Strasbourg a décidé de créer une commission extraordinaire afin d'enquêter sur ces enlèvements. La Commission d'enquête sur les Crimes temporels (CECT) sera forte de 12 membres et disposera de moyens importants, tant budgétaires qu'humains.
Le Prince Dominique de Lizaigne, gouverneur du Berry, nommé à la tête de la commission s'est refusé à tout commentaire. Mais il semblerait que des pistes s'ouvre déjà aux enquêteurs...
 


capturée
domestiquée
réceptionnée
avertie
essayée

Chapitre 1 : capturée !

Jade
Jade marchait d'un bon pas.
Cette journée de mi-mai avait été agréable, égayée d'un joli soleil printanier.
Mais la nuit était venue. Et la fraîcheur également.
Jade, jeune et jolie fille de quelques vingt cinq printemps, était étudiante en langues. Et déléguée élue par ses camarades.
Il y avait eu ce soir là un conseil d'administration.
Auquel elle avait participé.
La réunion s'était prolongée et maintenant, vers 22 heures elle rentrait dans son studio situé à l'écart, dans une zone en rénovation.
Les talons de ses chaussures à semelles compensées cognaient sur le trottoir au bitume fendillé.
La fraîcheur de la nuit la saisit soudain, alors qu'elle passait entre les hauts murs d'une ancienne usine.
Et toujours ce courant d'air qui soulevait ses jupes.
Son père, culpabilisé d'avoir été licencié à 50 ans (toutes les entreprises de la ville fermaient les unes après les autres),  confis dans cette inactivité imposée et dans le mauvais vin qu'il buvait pour oublier, lui en avait fait reproche avec son langage crû : tu t'habilles comme une putain.
Elle avait protesté, "toutes les filles s'habillent ainsi, Papa. Ne soit pas vieux jeu."
Le père avait grommelé, s'était servi un verre et avachi devant la télé. Nulle comme à l'accoutumée.
Jade pensa qu'elle aurait mieux fait de mettre un jean ce matin là, plutôt que cette mini jupe; et des collants plutôt que ces Dim-Up qui, certes lui faisaient de si jolies jambes, mais qui laissaient par trop le vent frisquet de mai lui rafraîchir le haut des cuisses. Le haut et encore plus haut.
Elle rit : heureusement ma culotte me tient chaud..
Elle frissonna pourtant.
L'endroit était sinistre.
Les lampadaires vieillissant éclairaient à peine la rue et l'ombre des ruines de l'ancienne usine plaçait ses chausses- trappes sur le trottoir dégradé.
Jade ne vit pas la voiture.
Noire.
Une voiture américaine, longue, dégoulinante d'ostentation.
Garée devant une porte de l'usine.
Elle vit pourtant la portière qui s'ouvrait; qu'un homme et une femme descendaient de la voiture, lui barrant le passage.
Une main lui broya l'avant bras. Une autre se plaqua sur sa bouche.
Ses poignets furent joints derrière son dos. Puis liés.
Elle fut entraînée brutalement à l'intérieur du bâtiment désaffecté.
On força sa bouche. Elle fut réduite au silence d'un bâillon.
A genou, elle dut entrer dans une cage pour le transport des animaux
Une piqûre.
Papa !
Jade sombra dans un sommeil cauchemardesque.
 
capturée
domestiquée
réceptionnée
avertie

Chapitre 2 : domestiquée !

Rapport de l'équipe 12, lieu de collecte 378(transmission cryptée SSL256 du 3 mai 2042, interceptée par les enquêteurs du CECT)
Le spécimen a été capturé en son milieu naturel. Il s'agit d'une jeune femelle adulte à la robe rousse. le spécimen a été placé dans un conteneur approprié pour être expédié dans notre clinique vétérinaire.
Il a été rapidement domestiqué (cf. documents photographiques joints), muni d'une médaille portant le nom de Khadidja, puis expédié vers le lieu de négoce 8-43-1885..

Jade
Elle fut réveillé, nauséuse, par le choc de la caisse que l'on jetait sur le sol. Son corps était douloureux d'avoir été si longtemps recroquevillé. L'esprit ailleurs, elle fut chagrinée de constater que ses bas étaient filés. Mais la voix de la femme la replongea dans la réalité terrifiante.
"Domestiquez la. Je vais préparer le translateur. N'oubliez pas de lui faire écrire les cartes postales."
 

Jade fut extraite de la caisse, mise debout. Les trois hommes la regardaient en souriant. L'un, le chauffeur lui adressa la parole.
"Bienvenue à la clinique. C'est ainsi que nous appelons cet endroit, la clinique vétérinaire. Tu as été enlevée pour être vendue comme esclave en Afrique, vers la fin du 19ème siècle. Les rois nègres de cette époque apprécient beaucoup les filles à la peau blanche. C'est ton avenir. Si on peut parler d'avenir pour toi... Ha ha ha! Avant qu'on t'expedie là-bas, tu vas écrire ces cartes postales. Elles seront expédiées à tes parents."
Jade, les yeux exorbités par la frayeur qui la taraudait, fit non de la tête. Elle aurait voulu supplier mais le ruban adhésif l'en empêchait. Le chauffeur sourit, se tourna vers les autres hommes.
"Nous espérions ta réaction. Cela va être un plaisir de te domestiquer. Préparez là ! Je vous attends la haut."
Tandis qu'un des hommes la maintenait, l'autre, s'approcha de Jade un rasoir à la main.
Presque délicatement il commença à dénuder sa jeune poitrine. Le rasoir joua avec son chemisier, le découpant lentement. Puis ce fut au tour du soutien-gorge. La lame glacée du rasoir glissa sur la gorge de Jade, trancha une à une les bretelles jusqu'à ce que Jade fut dépoitraillée. Le blond arracha alors l'adhésif qui bâillonnait Jade. Elle gémit.
L'homme qui la maintenait lui malaxa durement les seins tout en fumant nonchalament sa cigarette. La main de l'autre plongea sous la jupe courte, baissa la fragile culotte de dentelle, s'attarda longuement entre les cuisses de Jade.
Puis lui ôta chaussures et socquettes.
Le chauffeur appela : "envoyez là, c'est prêt".
 

L'homme brun l'entraîna vers le monte-charge. Tandis qu'il s'élevait dans un grincement sinistre, Jade, plaquée contre le corps de l'homme, contre son sexe durci, dut subir ses mains obscènes qui la palpaient de partout.
Sur la plate-forme métallique qui dominait le hangar, le chauffeur attendait. Un noeud coulant tombant des poutrelles du plafond dessinait une ombre sinistre sur le mur de l'usine, vieilli, usé par le temps.
L'homme en uniforme défit sa braguette, fit apparaître son sexe déjà excité.
Une bourrade précipita Jade vers l'entrejambe de l'homme. Il la saisit par les cheveux l'obligeant à se pencher.
"Ouvre et suce" Le membre pénétra sa bouche, l'odeur du mâle la submergea et tandis que la main qui la tenait par les cheveux faisait aller et venir ses lèvres autour du gland, l'homme brun saisit les fesses de Jade, les écarta  et força son ventre. Jade grogna de douleur.
"Presque neuve, ton futur propriétaire va bien s'amuser avec toi. Allez, remue ton cul, petite putain"
Ils furent sans pitié, se servant d'elle comme d'un objet.
Et lorsqu'ils eurent pris leur plaisir, ils lui passèrent la corde autour du cou, l'obligèrent à se redresser.
La culotte à mi-cuisse, la bouche et les jambes dégoulinant de la semence des hommes qui l'avaient prise, Jade fut poussée vers la passerelle qui surplombait le vide.
 

Tremblante, flageolant sur la pointe des pieds, Jade réalisa qu'ils allaient la pendre. Elle aurait voulu se retourner, fuir le cauchemar, mais les mains ligotées, le cou emprisonné par le noeud coulant, elle ne put que supplier ces hommes qu'elle ne voyait plus.
- Je vous en prie, laissez moi partir, je ferais tout ce que vous voulez...
- Je l'espère bien, mais maintenant il est trop tard. Tu vas y passer. Disons que c'est ta première punition d'esclave. Une dernière chance pour toi. Cligne des yeux trois fois quand tu seras décidé à écrire ces cartes postales.. La corde est courte et ne va pas te briser la nuque. Placée comme elle l'est, elle va juste t'étrangler peu à peu.
Le treuil bourdonna, la corde se tendit un peu plus. Jade dut se dresser encore plus sur ses orteils. La gueule sombre du vide sous elle qui semblait prêt à la happer la plongeait dans une terreur panique. Elle attendait que...
 

Un sifflement d'air comprimé et soudain la passerelle s'effaça sous elle.

La corde se tendit, vibrant d'un son grave, et se resserra brutalement autour de son cou alors que Jade perdait tout appui. Elle hurla, ou plutôt crut hurler car le noeud coulant qui broyait sa trachée ne pouvait laisser passer qu'un coassement.
Les mouvements incontrôlés qu'elle faisait, essayant d'aggripper du bout du pied la passerelle, ne faisaient qu'aggraver l'étranglement. Peu à peu des essaims noirs obscurcissaient sa vue. Sa langue s'agitait en dehors de sa bouche béante et le mince filet d'air qu'elle cherchait à aspirer désespérement était comme du plomb liquide dans sa gorge garottée. Jade perdait conscience peu à peu... Elle allait mourir.
Puis elle se souvint. Dans un effort terrible, elle ferma les paupières, une fois... les ouvrit. Les referma. Les ouvrit de nouveau.
Elle crut qu'elle n'y arriverait pas une troisième fois... Si.
 

"Bien. Je savais que tu accepterais. Mais tu as pris ton temps et le camarade en bas t'attend. Oui, oui je te l'envoie.
Jade entendis la voix de l'homme comme déformée par la réverbération de son cerveau en manque d'oxygène. Elle était presque inconsciente. Une sensation de chute rapide, le treuil l'amenait vers le sol;  une main qui l'aggrippait, la corde que l'on desserrait à peine, de l'air qui s'engouffrait dans ses poumons avec vacarme. Et son ventre envahit par le membre de l'homme blond.
Comme une volaille troussée et accrochée par le cou, Jade subit ce viol terrifiant en enroulant ses jambes autour du bassin de son tourmenteur afin de relâcher le noeud coulant.

 

Quelques instants plus tard elle écrivait les cartes en sanglotant.

Son sexe brûlant était poisseux et ses lèvres étaient engluées de sperme et de salive.

"Elles seront expédiées peu à peu de Sydney et de Melbourne. Tes parents auront ainsi de tes nouvelles pendant que tu feras la pute pour un chef africain. Debout, il faut te préparer pour le grand voyage."
La corde se tendit, obligeant Jade à se lever, à se placer à l'applomb du treuil et de la passerelle de pendaison.
Tandis que l'on ferrait ses poignets et ses chevilles, l'homme brun lui présenta la "plaque d'expédition"
"Là-bas, tu seras Khadidja, c'est écrit dessus.
C'était un hameçon muni d'une plaque de bronze où était gravés des caractères arabes.
Lorsqu'il en transperça les lèvres intimes de Jade, elle gémit. A peine. Elle était choquée. Elle avait dépassé le stade de la douleur. Elle se sentait désespéremment vide. Qu'importait cette dernière ignominie après ce qu'ils lui avaient fait subir ? Que pouvait-il y avoir de pire que sa pendaison et ses viols successifs ? Malheuseusement, elle ne savait pas que le pire était à venir. Et ce dans un futur proche situé dans un passé révolu pour la majorité de ses contemporains. Si ce n'est pour les pauvres filles victimes comme elle, de ces traficants de chair blanche.
 

... Khadidja ...

Comme tout le monde, Jade avait entendu parler de la machine à explorer le temps, vu quelques émissions télévisées.
Pendant qu'on l'enchaînait au socle de la machine, le chauffeur lui expliqua ce qui allait se passer.
"La translation dans le temps nécessite une décharge énergétique importante qui disperserait les molécules du corps aux multiples horizons de l'univers s'il n'y avait  pas le liquide inertiel. Inconvénient, le corps en translation temporelle doit être immergé totalement dans ce fluide. La décharge énergétique ne peut être activée qu'à cet instant. Au moment où les alvéoles pulmonaires en sont remplies. Ce qui signifie autrement que tu vas avoir l'impression de te noyer.C'est une impression seulement car le liquide est enrichi d'oxygène dilué et que tu vas continuer de respirer. Mais ton cerveau ne le sait pas et la souffrance est intense.
Il existe une autre machine que nous utilisons pour nous-même. Mais beaucoup plus onéreuse. Les esclaves sont expédiées ainsi comme les marchandises...
Ah, c'est parti."
La porte se referma sur Jade enchaînée et peu à peu la colonne de verre se remplit d'un liquide opalescent. Jade se vit peu à peu submergée. Elle s'agita, commença de crier... Mais ferma la bouche. Le fluide était déjà au niveau de son visage, l'engloutit. Elle se dressa sur la pointe des pieds, essaya de monter à la surface mais ses fers la clouaient au socle.Le sang battait à ses tempes. Les secondes passaient... Elle n'y tint plus, ouvrit la bouche. Le liquide la suffoqua, la noya. Lorsque les milles aiguilles de la décharge énergétique lacérèrent son corps, que les spasmes la secouèrent comme une pauvre poupée disloquée, Jade avait heureusement perdu  connaissance.
 

capturée
domestiquée
réceptionnée
avertie

Chapitre 3 :réceptionnée !

Rapport du négociant 8-43-1885(transmission cryptée SSL256 du 3 mai 2042, interceptée par les enquêteurs du CECT)
Le spécimen Khadidja a été réceptionné suivant la procédure habituelle. Mais j'émets encore une fois de vives protestations quand aux erreurs de domestication commises. Le sujet n'est plus intact en ce qui concerne la partie postérieure. Ce qui entraîne des frais pour une remise en état. Seule une spécialiste indigène peut assurer cette opération afin que le spécimen soit négociable sur le marché local.

Jade
Elle toussa, cracha, aspira désespérement l'air qui emplissait de nouveau ses poumons.
On la sortit de la machine, la laissant s'effondrer par terre. Le cliquetis métalliques des fers qui l'entravaient rappelèrent Jade à la vie. La vie et le souvenir des instants qu'elle venait de vivre. Jade compris que le cauchemar continuait. Bien réel. Où l'air tiède était étouffant, sentant la poussière.
Quelque chose lui releva le menton. On écarta ses cuisses, un pied se posa sur son ventre, soulevant la plaque d'expédition.
Pour la première fois elle entendit prononcer son nom d'esclave par une voix aux accents rauques. Une voix qui savait prononcer Khadidja.
Elle ouvrit les yeux.
- Khadidja ? C'est un nom curieux pour une fille rousse comme toi. Et si blanche que toi.
Oui je parle ta langue. J'ai été à l'école jésuite d'Addis-Ababa. Houmed la parle un peu également.
Il l'a apprise avec les français qui construisent le chemin de fer.
C'était un homme obèse, vêtu d'une robe ample, qui parlait ainsi et qui passait sur le corps nu et frissonnant de l'infortunée Jade, une fine cravache.
- Je suis Hassan Mohamed Kamil. Marchand d'esclave renommé. Il faut dire que mes fournisseurs du futur m'envoient de la belle marchandise.
Que je vends très cher aux chefs de la région. Honnêtement d'ailleurs car ils y trouvent beaucoup de plaisirs.
Le nommé Houmed parla dans cette langue gutturale. Amarha ? somali ? afar ? Jade ne savait pas. Elle avait suivi quelques cours aux Langues orientales mais cela était bien loin.
- Oui Houmed. Elles sont toutes comme ça en Europe. Béantes et entières. Mais de merveilleuses filles de Babylone lorsqu'elles ont été convenablement dressées. N'est ce pas Khadija ? Il prononça quelques mots dans cette langue inconnue et Houmed sortit un grand poignard de son fourreau qu'il glissa entre les cuisses de ... Jade ?
-------
Mon respect pour cette malheureuse jeune femme, le chagrin que je ressens pour son destin tragique, m'impose de continuer à l'appeler Jade. J'espère que je ne plongerais pas mes lecteurs dans la confusion. Car en ces lieux funestes, dans ces régions bien peu civilisées que sont la Corne de l'Afrique et l'Ethiopie en cette fin du dix-neuvième siècle, elle ne sera plus que l'esclave Khadidja. Que l'on me pardonne cette digression.
--------
 
 

Entre les cuisses de Jade donc.
Puis sous sa jupe qu'il trancha net. Elle frissonna, aurait voulu cacher sa nudité exposée.Ses bas de même lui furent arrachés. Ainsi que ses bijoux et l'hameçon.
La petite croix réjouit Hassan.
- Elle plaira aux acheteurs. Posséder une esclave chétienne leur donnera beaucoup de plaisir.

Mais Houmed la saisit par les cheveux, la mit debout et l'entraîna vers l'échelle qui permettait d'atteindre la porte de la salle.
Elle dut grimper les barreaux, plus tirée par sa magnifique chevelure que par elle même, tandis que Hassan lui taquinait les jambes de sa cravache..
 


 
capturée
domestiquée
réceptionnée
avertie

Chapitre 4 : avertie !
En face de la porte, une autre porte. Un couloir au bout duquel elle aperçut la nuit. Encagée de hauts barreaux. Puis une autre salle derrière cette porte.
Un brasero y diffusait une lueur rougeâtre.
Elle dut s'agenouiller et Houmed l'enchaîna à un mur par un lourd collier de fer .
- Demain sera un grand jour pour toi. Tu retrouveras ta virginité et tu m'appartiendras officiellement. Jusqu'à ce que je te vendes sur le prochain marché aux esclaves. Je trouverai un bon acquéreur. Bon pour moi.
Il rit grassement et son ventre fut agité de soubresauts.
- Je te laisse avec Houmed. Il a fort envie de tâter de la marchandise.Un conseil, laisse le faire. Son fouet est redouté par les esclaves.
Quant à moi je t'essaierai demain matin dans ma chambre qui est plus confortable que cet endroit.
J'allais oublier. Comment dois-tu m'appeler dorénavant ?
Jade terrorisée se recroquevilla contre le mur et ne sut que répondre.
- Je suis le père de mes esclaves, leur maître. Et tu dois m'appeler ainsi. Abba. Repète Khadidja !
Jade secoua la tête, ne voulant pas répéter ce terme qui l'abaissait au rang d'esclave.
- Non je m'appelle Jade et vous n'avez pas le droit...
La cravache tomba sur ses seins.
- Repète Khadidja !
De nouveau, Jade fit non de la tête, essaya de reculer le plus loin possible...
La cravache tomba de nouveau.
Jade tenta de se retourner, de protéger sa poitrine mais la chaîne du collier ne lui permettait même pas de poser sa tête sur le sol.
La cravache trouva de nouveau sa proie. Méthodiquement, Hassan cinglait le corps sans défense de Jade, visant les seins, le ventre, les cuisses. Jade rampait, essayant d'échapper à la correction mais en vain. Puis Hassan essouflé arrêta et dit quelques mots à Houmed.

- Je te laisse à ton entêtement stupide pour ce soir. Et avec Houmed. Je lui ai dit de te donner le fouet avant de te prendre. Demain, tâche de me témoigner le respect qui m'est dû. Souviens toi de la manière dont tu dois m'appeler.A chaque manquement de ta part je ferai doubler le nombre de coups. Et si tu persiste dans ton refus, je te ferais empaler. C'est le châtiment des mauvaises esclaves. Bonne nuit, esclave Khadidja.
La porte se referma dans un bruit sourd.
Jade sentit que l'on détachait ses poignets. Pour les rattacher devant. Houmed la redressa et fixa la chaîne à l'anneau de la muraille. Très haut.
Sur la pointe des pieds, son corps nu et sans défense, Jade attendit, la peur au ventre, ce qui allait suivre.
Elle entendit un sifflement. Le claquement du fouet sur sa peau la fit bondir dans ses chaînes en même temps que la brûlure du cuir lui arrachait un hurlement.
Houmed ne voulait pas la déchirer mais elle ne savait pas cela. Les coups étaient secs, précis. La douleur en était effroyable pour Jade qui avait l'impression que son dos partait en lambeau. Enfin, Houmed cessa. Il s'approcha de Jade qui gémissait au bout de ses chaînes, rattacha ses poignets dans le dos, la laissant glisser au sol, s'effondrer à genou.
- Khadidja, Khadidja... ah ah ah.
 

Il continua de rire ainsi en prononçant ce prénom, en l'allongeant sur le sol et en forçant son membre énorme dans le ventre de Jade.
Il la besogna longuement dans le bruit des chaînes qui la tenaient à sa merci. Le collier l'étranglait à moitié penchée comme elle l'était, les ongles de l'homme crochetés dans sa chair la griffaient à chaque soubresaut et le sexe monstrueux la déchirait. Mais l'homme était insatiable et il se servit encore d'elle. Par la bouche cette fois-ci. Les lèvres déformées par l'engin, elle dut s'activer, révulsée par l'odeur fauve. Le gland de l'homme qui percutait sa glotte lui donnait envie de vomir. Quand il en eut fini avec elle, qu'il remplit la bouche de Jade de ce qui lui sembla des flots de sperme, il s'essuya dans ses cheveux et la laissa pantelante, gisant sur le sol de terre battue.
 

 

Une voix de femme?
- Ca va ? Je suis dans une niche derrière toi. Je m'appelle Emilie. Je suis française comme toi. Il y a encore une autre prisonnière dans une autre niche. Qui s'appelle Sofia. Reprenant son souffle, Jade répondit, donna son nom, demanda où elles étaient.
Emilie était bavarde. Jade aurait voulu dormir pour oublier mais pourtant ce bavardage lui fit du bien. Elle retrouvait un univers normal bien que enchaînée dans cette salle obscure.
- Je suis là depuis une dizaine de jours et Sofia également. Ils nous laissent dans ces niches tant que nous ne sommes pas cicatrisées complètement...
 

- Non ne lui dit pas ! C'était Sofia qui venait de parler.
- Ne me dit pas quoi ?
- Si ! Il faut la prévenir. Ca diminuera le choc et la surprise.Tu vas être marquée au fer rouge. La marque de notre Maître. Et puis...
- Et puis quoi ?
- Ca c'est l'horreur. Dis lui Sofia ! Je ne peux pas. Quand j'en parle, c'est comme si le couteau me tailladait encore...
- Bien la peine de faire la fière...
Un bruit de chaîne, la voix de Sofia qui se faisait plus distincte, apprit à Jade que celle ci avait bougé dans sa niche.
Ses yeux habitués à l'obscurité, distinguaient maintenant les minuscules cachots à ras du sol, que fermaient une grille.
- les hommes ici ne veulent pas de filles "béantes" comme ils appellent les européennes. Une fille ne doit pas prendre de plaisir. Elle ne sert qu'à en donner. Et puis elle doit être entièrement femme. Ton clitoris est pour eux un organe masculin et qui peut te donner du plaisir. Sans que tu es besoin d'un homme.
Alors ils le coupent. Enfin, c'est une matrone qui fait ça. L'excision. Et pour faire bonne mesure, elle va mettre à vif tes grandes lèvres et les coudre. Pour qu'elles se soudent entre elles. L'infibulation pharaonique. C'est le mot savant. Avec juste une paille pour que tu puisses faire pipi pendant la cicatrisation.
Et nous avons les cuisses bien serrées par des cercles de fer. Pour que ça ne se déchrire pas. Pour ça que nous sommes enfermées dans ces niches. Pas moyen de bouger là-dedans. Mais le pire c'est quand tu as tes règles. Elles ont commencé il y a deux jours et je souffre comme pas possible. Tu comprends, ça sort à peine. Voilà. Tu sais tout. Si cette idiote s'était tue, tu aurais pu dormir. Mais là... Allez bonne nuit, les filles.(note)
- Bonne nuit Sofia.
- Bonne nuit Sofia, bonne nuit Emilie.
Bonne nuit ? L'esprit de Jade battait la campagne. Non ce n'était pas possible ! Il n'allait pas faire ça !
Elle se recroquevilla contre le mur, serra les jambes en frissonnant, essaya de s'allonger. En vain.
Dehors un chien hurla. Puis un autre.
Jade pensait à demain. A demain et après.Mais elle était là, dans ce cauchemar, prisonnière du passé et de ces hommes cruels.
Demain...
Parfois elle s'assoupissait. Pour se réveiller en criant quand des cafards, énorme, se glissant entre ses cuisses venaient se nourrir de ce qui en coulait.Elle se redressait autant que le lui permettait le collier, se secouait... Les cafard se sauvaient, disparaissaient dans un trou. Pour revenir plus tard.
 

 

Quand enfin, abrutie de fatigue, elle s'endormit véritablement, une lueur rose pénétrait par l'étroite ouverture de la salle et un muezzin criait quelque part appelant les fidèles à la prière.



 
 
 

Note de l'auteur.
Ce que décrit Sofia est véridique. Ce crime ignominieux est encore pratiqué de nos jours en Afrique de l'Est, Somalie, Ethiopie et Djibouti. On estime que 90 % des femmes sont infibulées dans ces régions. Autrefois pratiquée avec une lamelle d'obsidienne et des épines d'acacias pour maintenir la plaie fermée, la mutilation se fait à l'heure actuelle avec des moyens plus modernes et parfois en milieu hospitalier (par le personnel infirmier). La jeune Sofia ne parle évidemment de ce qu'elle vient de subir en son corps, y compris les menstruations éminement douloureuses. 
Elle n'évoque donc pas la "défloration" lors de la nuit de noce qui nécessite de réouvrir la cicatrice ; ni de l'accouchement aux complications multiples, alors que le tissu cicatriciel a perdu toute souplesse.

 
capturée
domestiquée
réceptionnée
avertie
MENU