Le supplice de l'eau

Ils l'ont attachée sur la table d'étirement, les chevilles, les poignets et le cou pris dans les carcans de bois.

L'un d'eux a enfoncé un chiffon sale dans sa bouche, puis a présenté au public les poires d'angoisse.

Il les a placées dans son anus et dans son vagin avant d'en tourner les molettes.

Elle a senti ses chairs s'évaser, se dilater.

Les poires assuraient leur rôle, boucher ses orifices d'en bas afin qu'elle garde ce qu'ils allaient lui faire ingurgiter.

Elle a entendu les cliquetis du treuil, ses articulations ont protesté alors qu'ils l'étiraient à l'extrème, que les piques lui déchiraient le dos.

Ils ont forcé sa bouche avec l'entonnoir et elle a vu le broc se pencher peu à peu au-dessus de l'entonnoir.

Elle a fermé les yeux en voulant implorer ses bourreaux. Un pauvre grognement est sorti de sa bouche muselée.

Et l'eau est arrivée, remplissant son gosier, l'obligeant à avaler sous peine d'étouffement.

Ils allaient doucement.

La remplissaient, arrêtaient, lui obturaient la bouche avec une poire d'angoisse, la laisait là en attente d'un nouveau groupe de spectateurs. Recommencaient à la remplir.

Ils palpaient son ventre qui enflait, évaluaient la quantité d'eau qu'elle pouvait encore contenir...

Et ajoutaient un broc !

Qu'importe. La douleur était là, sourde, lourde tenaillant ses entrailles dilatées, son ventre gonflé à éclater.

Elle termina la journée, suspendue par les pieds au-dessus d'un baquet, bouchée de partout, de grosses pinces crocodile mordant les bouts de ses seins.

Une grosse outre d'eau, un gros pis de vache, gonflée, dégoulinante, pendue là à la grande joie du public.

Elle tournait doucement dans cette absidiole perdue dans la douleur lancinante, évanouie dans le désespoir.

Cela ne finirait-il donc jamais ?

Parfois un coup de fouet, cruellement appliquée sur son ventre distendu, la faisait grogner.

Et elle tournoyait au bout de sa chaîne, les poids de plomb accrochés aux pinces accentuant les mouvements.

Et la souffrance.

Après la fermeture du musée, le géant vint la décrocher pour la conduire au cachot.

Elle essaya de l'implorer, qu'il lui accorde la permission de se vider.

Sans succès. La poire d'angoisse la rendait muette autant que l'anesthésiant.

- Dépêche toi putain !

Elle avançait en canard, son ventre comme un ballon la précédant, trébuchant, pleurant, alors qu'il la tractait par une des pinces.

Dans le cachot qui lui était attribué, il l'enchaîna par le cou, la plaqua contre le mur, la déboucha et entrepris de la violer sauvagement par tous ses trous.

- Ah... Putain que c'est bon ! J'adore violer les salopes condamnées.

Le membre difforme du géant s'enfonça en elle. Elle râla de douleur et sentit ses intestins se relâcher.

- Ouais... pisse-moi dessus. C'est bon.

- Suce salope... A fond !

Quand enfin il la laissa, seule dans la demi-obscurité du cachot, elle s'affaissa contre le mur, baignant dans l'eau nauséabonde qui coulait encore et encore de son ventre et de ses intestins.

 
Le supplice de l'eau