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~ Sainte Agnès ~

Hagiographie ou autobiographie ?


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La fin de l'histoire de Sainte Agnès ?


Mais pas ma fin. Ni celle d'Hélène. Nous sommes immortelles ne l'oubliez pas.

Nous avons donc quitté la France pour une île des Caraïbes. Une île dont la législation est particulièrement clémente en ce qui concerne les dépots bancaires anonymes. On appelle cela un paradis fiscal. Mille sept cents ans d'existence m'ont permis de constituer une gentille petite fortune en or et joyaux.  Mes avoirs sont répartis dans plusieurs pays, des paradis fiscaux, dont cette île où Hélène et moi vivont en attendant que le massacre des Van Glück soit oublié. Dans une dizaine d'années, il sera temps de songer à retourner en Europe.

Ce jour-là nous passons la journée à la plage. Hélène a insisté, prétextant que j'étais trop blanche, que j'avais l'air d'un cachet d'aspirine. J'ai accepté un peu à contre-coeur. Je n'aime pas beaucoup le soleil et je reste persuadée que les gens de qualité ne doivent pas ressembler à des paysans, avec un teint rougeaud et des crevasses plein le visage. Quelle horreur ! O tempora, o mores... Nous sommes donc là à lézarder, presque seules sur le sable. Non. Un homme passe en courant.

Je demande pourquoi il court.

- Agnès, vous êtes parfois complètement out. Il court pour rester en bonne santé. Il fait du jogging.

- Il courrait plus vite si j'étais à ses trousses. Mais je le rattrapperais sans peine. D'ailleurs j'ai faim soudain. Et arrête donc de te comporter comme une gueuse en chaleur. Ce maillot que tu portes !

- J'ai faim aussi. On va le jouer à Feuille-Ciseau-Caillou

- Les ciseaux coupent la feuille. J'ai gagné. Il est à moi.

- Vous avez triché, je suis sure ! Vous avez lu mes pensées.

- Non. Je suis simplement plus rapide que toi. Tu es encore lente, mais tu apprends vite... D'ailleurs tu vas voir ............

Je me jette alors sur Hélène à la vitesse de l'éclair. Elle n'a pas encore réalisé que déjà j'ai défait les noeuds de son maillot de bain. Et tandis que je maintiens ses poignets, j'entreprends d'amuser ses tétins.

- Non ! Vous n'avez pas le droit. Vous avez sorti vos griffes !

- J'ai tous les droits sur toi. Même de te faire l'amour.

Un peu plus tard, Hélène se redresse, les joues encore rouges, un peu luisantes de sueur. Le soleil peut-être ?

- Savez vous que j'ai des griffes moi aussi ? Et que je sais m'en servir.

Ce qui s'ensuit se passe de commentaires. A part le fait que le jeune homme a disparu. Tant pis. Les beaux jeunes gens et belles jeunes filles ne manquent pas sur l'île. Toutes et tous mignons. A croquer.

Et que la marée nous a surprises. Trop occupées que nous étions, pour écouter le bruit du ressac sur la plage.

Au revoir.

Car j'espère vous rencontrer un jour quelque part. Pour un dialogue hautement enrichissant. Sur l'Opéra Bouffe par exemple. Une conversation certainement pleine de mordant car j'ai souvent la dent dure quand j'évoque les nourritures intellectuelles...

   

 

fin

 
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