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~ Sainte Agnès ~

Hagiographie ou autobiographie ?


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Le sacrifice d'Hélène


Prostrée. Je suis prostrée dans un coin de la cellule. J'ai vu les sbires de van Glück, installer la guillotine. C'est là, la prochaine expérience de Van Glück. Je ne sais pas si je pourrai renaître. Je suis très faible malgré le sang que m'a apporté Hélène. Je suppose que Van Glück me veut dans de bonnes dispositions pour cette nième expérience. J'ai réussi à revivre après le garrot, après les noyades, après les pendaisons. Mais une décapitation!  Il faut pour cela reconstituer le corps, ce qui n'était pas le cas avec les précédentes exécutions. Je regarde mon corps, mes bras, mes jambes. Je suis d'une maigreur effroyable. Ces résurrections ont épuisé toute mon énergie vitale.

 

 

Et Hélène ? Entraînée malgré elle dans cet enfer... Que m'importe ma vie, éternelle ou non. Mais mon Hélène bien aimée. Qui n'a rien fait de mal ou de bien, pour vivre cela... et en mourir. Car Van Glück la tuera bien sur... Quand il en aura fini avec moi...

Soudain, la porte de la cellule d'acier s'ouvre...

- Hélène ?????????

Elle est essoufflée. D'avoir couru.

- Vite ! J'ai endormi le Professeur et j'ai les clefs pour vous libérer. Nous allons pouvoir fuir.

Fuir ? Le désespoir m'étreint alors que Hélène ôte mes chaînes et les anneaux qui m'oppressent et percent mon corps.

- Je suis trop faible, ma pauvre Hélène... Nous ne nous en sortirons pas...

- Alors buvez moi. Mordez moi ! Mon sang vous nourrira. Si vous ne le faites pas, ils vont nous tuer toutes les deux. Vous seule, avec votre force, pouvez nous sortir de là.

Mordez moi, dévorez moi. Allez Agnès, je vous en prie, faites le !

Mes yeux, vides auparavant, s'allument de nouveau.

- Oh, petite chatte jolie... es-tu sure de cela ? Est ce que c'est ce que tu veux ? Vivre une éternité infernale.

 

- Je m'en moque ! Le choix est simple: une éternité infernale ou un enfer de quelques jours ? Et bien moi je choisis l'éternité ! Remuez-vous ! Sinon vous serez fouettée. Esclave Agnès !

Je suis épuisée mais je souris presque de ces paroles de dominante.

Et je réalise ce qu' Hélène m'offre, le sacrifice auquel elle consent,  mais les scrupules et l'épuisement me paralyse.
- Je...

- Pas possible une esclave mollassonne pareil.
Et Hélène prend un de ses seins, l'avance vers moi, vers mon visage, vers ma bouche.
-Mordez, nom d'une pipe. Mordez. Je m'en moque de ce que je deviendrai
Puis elle me donne une tape sur la tête.
- Mordez !

Alors je mords. Ma pauvre Hélène pousse un cri quand mes crocs se plantent dans son cou. Elle gémit quand je mords la peau si tendre de ses seins. Je bois son sang, encore et encore. Je me sens revivre et peu à peu, ma force revient. Hélène s'est évanouie depuis longtemps déjà, sous mes assauts carnassiers.

Je caresse doucement le visage de mon Aimée. Mon Hélène, dont le sacrifice va nous apporter le salut...

 

- Je reviens ma douce. Mais je t'enferme dans la cellule. Pour te protéger.

Je reviens... Vite.

Pauvre chérie.. Je gronde malgré moi:

- Ceci appelle rénumération, messieurs. Une rénumération au centuple dont  je vais m'empresser de verser les intérêts.

Rapidement, moitié volant, moitié lévitant, je trouve la chambre du Professeur. Il dort. Je saisis son sexe flasque, ce qui le réveille. Un peu.

- Suffit ma chère. Vous m'avez épuisé tout à l'heure. Vous êtes une vraie sal...

- Erreur sur la personne, Professeur. Mais pas sur le qualificatif: je suis vraiment une salope.

Et j'arrache le membre que je tiens dans ma main. Il hurle. Un son tellement agréable. Puis je me déchaîne. Ma rage est terrible. Et le sang d'Hélène semble accroître ma fureur et ma puissance.

 

Les deux acolytes, que les cris du Professeur ont attirés, tombent également sous mes coups de griffes et de dents. Je bondis sur eux alors qu'ils grimpent en courant le grand escalier.

Ensuite... Vous savez déjà ce qu'il faut faire, afin qu'une proie mordue par un vampire, n'en devienne pas un ? N'est-ce pas ?

Ces détails réglés, j'emporte Hélène loin de ce lieu qui déjà empeste la mort.

 

(Si vous désirez voir à l'intérieur de la salle, cliquez ICI.

ATTENTION l'image est cruelle. Comme Agnès la vampire peut l'être)

Dans le garage, ma voiture a disparu, bien sur.

Mais il y a une grosse berline allemande. Les portes n'en sont pas fermées et les clefs sont sur le volant. J'y installe Hélène et la couvre d'un plaid.

- Je suis fatiguée, Agnès.J'ai mal.
- C'est normal, tu es en train de changer. Et si ma morsure te fait autant d'effet que ton sang que j'ai bu... Il a provoqué en moi cette renaissance brutale... Le virus du vampirisme se nourrit probablement de notre empathie. Notre Amour décuple les symptômes.
Dans quelques jours, tu iras mieux, tu auras faim et je t'apporterai de quoi manger.
Mais pour l'instant, ne te soucie de rien. Nous allons devoir partir, changer de noms et d'identités. Nous allons retourner chez moi, y rester quelques jours, le temps que tu achèves ta transformation. Et que mon corps cicatrise de toutes ces blessures.

J'ai aussi des documents à prendre. Il va nous falloir de l'argent. J'ai des petits comptes par-ci par-là dont ils faut que je récupère les codes. La police hollandaise aura du mal à nous retrouver. Nous avons le temps. Mais il faut partir néanmoins.
- Oui je comprends... Agnès... ? Est ce que je vais devenir aussi.. impitoyable que vous? Aussi... autre ?

- Oui ma douce, tu vas le devenir. Tu es une vampire maintenant. Mais l'amour peut faire des miracles. Allez, repose toi. Tout est terminé maintenant.

- Qu'avez vous fait au Professeur ? Aux hommes ?

- Chut ! Plus tard... Dors. Il faut y aller.

Nous quittons enfin la maison Van Glück. Je roule doucement, normalement. Je ne veux pas me faire remarquer par la maréchaussée locale.

Mais sitôt la frontière belge franchie, j'accélère l'allure. J'ai hâte d'être chez moi. Un chez moi que je vais devoir abandonner. Encore une fois.

Un chez nous que nous allons devoir quitter.


 

à suivre...

 
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