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~ Sainte Agnès ~

Hagiographie ou autobiographie ?


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Madame Agnès de Louxor

L'Amérique, fin du 19ème siècle et plus tard.

Heureuse (heureuse ?) époque. Pour moi. Je noyais mon désespoir dans le sang. C'était facile. Des liens sociaux distendus. Personne ne s'occupait de personne. La force comme unique loi. Un nouveau monde idéal pour une prédatrice. Mes besoins de nourriture ne sont pas très grands. Deux semaines de jeûn ne sont pas un problème pour moi. Mais à cette période de ma vie... je ris, j'ai pris du poids. Le gibier ne manquait pas. Dont personne ne se souciait de la disparition. Les prostituées des saloons, les pilleurs de banques, les chercheurs d'or perdus dans leur concessions. Les femmes autochtonnes aussi, les "Indiennes". Elles étaient épicées, avec des notes d'armoise et de fleurs de cactées. Une pointe de vieux cuir anglais, du santal et du musc mélés. Un délice incomparable !

Financièrment j'étais plus riche que je ne l'avais jamais été. Aussi, en 1934, je rachetai (avec une persuasion incisive) un speak-easy dans le centre de Chicago sous le nom d'Agnès de Louxor.

Pour m'amuser, je le baptisais le Cleopatra Club. J'avais de bonnes danseuses et de bons alcools. Et je faisais mon petit numéro de danse osée: la momie qui ôte ses bandelettes. Numéro qui avait beaucoup de succès, surtout au moment où je m'élevais au-dessus du sarcophage. J'avais fait installer toute une machinerie complexe à laquelle personne ne comprenait rien. Moi non plus d'ailleurs car elle ne servait à rien: comme tout vampire, je peux léviter aisément.Tout allait donc pour le mieux.

Jusqu'à ce soir là.

J'étais restée totalement indépendante jusqu'à présent mais une petite frappe de sicilien décida que je devais payer sa protection : Il Brutto.

Il investit mon bar avec ses gardes du corps et sa pétasse du moment.

Je fis mon numéro. Pour lui. Quand je danse cette scène je sais que je fais grimper les hommes aux rideaux. Mais j'en rajoutai pour lui.

Les hommes sont limités. Quand leur cerveau descend dans leur membre... il n'est plus dans leur crâne.

 

     
 

Oui, oui c'est moi !

   
     
     

A peine ma danse achevée, Il Brutto me fit amener à sa table. Il se montra ce que je savais qu'il était: violent, rustre ( on se découvre en public ! Et devant une dame !!! ... Enfin, passons ) . Je sais, moi aussi, être grossière (et garce ) et je l'insultais délibérement.

- Au plaisir de ne plus vous revoir, mon cher. Le champagne est pour moi !


Bien sur, ils m'attendaient à la sortie. J'en frémissais d'avance: une tentative d'enlèvement. Mmmmmm ! Un bon diner pour clore cette soirée.

Mais je n'avais pas prévu toutes ces armes braquées sur une pauvre femme sans défense: cela ne peut pas tuer un vampire mais ça fait très mal et surtout cela laisse d'horribles cicatrices. Et je n'avais pas prévu non plus les menottes d'acier chromé ni la piqure de morphine. Nous les vampires n'apprécions pas les métaux blancs, par goût nous préférons l'or, mais les nouveaux alliages ferreux, dont l'acier chromé nous ôtent toute notre force. Quant à la morphine, elle m'endort tout simplement. Bref, à chacun ses petits ennuis...


Je me réveillai complètement vaseuse avec un mal de tête terrible (la morphine !), à moitié nue dans une pièce sinistre, sans fenêtre.

J'étais enchaînée aux barreaux d'un lit immonde et... Les salopards m'avaient violée. Quand je réussis, enfin, à m'asseoir, mon minou fit de drôles de bruits.

J'essayai de rattacher mes bas... un peu idiote de se préoccuper de telles choses dans ma situation de prisonnière du pire capo de Chicago. Avec un succès mitigé: essayez donc de faire ça d'une seule main !

Et puis j'avais très envie de faire pipi. Très très envie! Il y avait un seau hygiénique ( hygiénique si l'on peut dire ). Tant pis. Mais les cochons l'avaient placé sous le lit et tout au bout.

Je me contorsionnai pour l'attrapper: avec cette menotte d'acier chromé au poignet, je ne pouvais même pas bouger ce lit métallique.

J'y arrivai, enfin.

Puis je me déshabillai complètement avant de m'endormir de nouveau.


- Salut Cleopâtre. Bien dormi?

- Tu vas être bien sage et te mettre à quatre pattes... Sinon !

Il m'écartela sur le lit à plat ventre... presque à plat ventre car j'étais tellement étirée que ma poitrine ne touchait pas le matelas répugnant.

Et il abattit la canne sur mes fesses.

Je me souviens encore du bruit dans ce réduit infâme: mes hurlements de douleur et de rage mélées; le sifflement de la canne qui fendait l'air avant de me cisailler la chair; le son mat de la canne sur mon dos, sur mes fesses et plus tard sur mon ventre et mes seins; les cliquetis métalliques des menottes sur les barreaux du lit; les rires de l'homme également.

Evidemment, après qu'il m'eut "bien massé" le dos, avant de s'occuper du devant, il ne pouvait que me violer !

Puis il me détacha complètement.

J'avais mal, très mal. Mais ma force revenait et...

- Alors la pute ? Tu as compris ? Allez suce maintenant. Et applique toi.

- Oui, lèche bien. Comme ça ! T'es une vraie pute toi !

- Oooooh ! Ca va venir... Ooooooh

Ca allait venir en effet !

Je passe sur ce qui s'ensuivit.


J'étais furieuse de m'être laisser avoir ainsi.

En remontant de cet ignoble sous-sol, je ne savais pas ce que j'allais trouver.

Mais de toutes façons, cela allait être un grand repas. J'avais faim encore. de sang et plus encore de vengeance.


Ils étaient là...

Je m'envolai et me perchai sur la charpente métallique.

Je ris silencieusement: la garcette était vraiment douée. Nichée sous le bureau, elle suçait magistralement Il Brutto.

Je me laissai tomber doucement, me posai près d'eux.

- Bravo ! Joli coup de langue !

Il Brutto essaya d'atteindre son arme mais mon pied percuta son arcade sourcillière en l'assommant.

Je pris le temps d'attacher sa pétasse blonde avant de m'occuper de lui.

Mes dents se refermèrent sur son cou, le réveillant. Il avait un sale goût de vieux tabac et de méchants alcool. Beurk... Rien que pour cela j'allais le faire souffrir et le tuer. Définitivement.

Quant à la blonde... peut-être que je lui laisserai la vie, une vie de vampire comme moi. 

Rien que pour sa maîtrise de la fellation.


La même corde les reliait tous deux. Trop courte pour qu'ils reposent à terre tous les deux. Pour l'instant la suceuse était posée sur le sol. L'autre, je l'avais juché sur un tonneau. Un tonneau, ça roule, et je m'amusais de ses pieds s'agrippant à la surface instable. Surtout quand j'empoignai sa verge...

...que je commençai à la lécher, ...

...à la sucer.

Avant de la croquer !

C'est toujours une sensation extraordinaire pour moi, ce moment où je coupe à la racine le vit que j'ai dans la bouche. J'ai toujours un orgasme à ce moment fort.

Ma proie, évidemment ne partage pas ma jouissance. Et Il Brutto ne dérogea pas à la règle. La douleur le fit hurler, perdre l'équilibre. Il s'écroula, à genou sur le sol et, plus lourd, souleva la blonde.

- Oui, oui, j'arrive. Je place un tonneau pour ton homme et je m'occupe de toi.

La pétasse blonde avait vraiment de jolis mouvements de jambes, cherchant un appui, suffoquant à la recherche de l'air que le noeud coulant lui supprimait.

Ses cris m'ennuyaient et je la fis taire en enfournant dans sa bouche le sexe tranché de son homme.

Il Brutto geignait sur son tonneau pendant que je dévorais les seins de la fille. Note fleurie avec une pointe de peur. Un délice.

Adieu. Ou au Diable. Lui, il va mourir définitivement, vidé de son sang.

Toi, tu vas mourir pendue quand il va tomber. Mais pour renaître comme vampire. Cela va être très dur mais après tu seras libre.

Je m'habillai avec les vêtements de la fille et sortis. Leur voiture était là, dehors.

Adieu l'Amérique. Il me fallait partir.

Bonjour la France...


à suivre...

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