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~ Sainte Agnès ~

Hagiographie ou autobiographie ?


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Madame la Baronne, Agnès de Lizaigne

Encore plus tard, à la fin du 19ème siècle.

- Je vois que la cueillette a été bonne.

- Oh oui Madame la Baronne. Merci Madame la Baronne.

- Ma cueillette est bonne également...

 

Puisque je t'ai rencontrée. Comment te nommes-tu ?

- Je suis Marie. De la ferme de l'Orme-à-Lieue

- Et bien, Marie, voyons ce qui se cache sous ce sarrau de toile

- Deux charmants pigeons !

- Je vous en prie Madame...

... Je...


Quelques jours plus tard, je descendai aux cachots retrouver Marie.

En général, je tue mes proies après les avoir bues. Je pense que trop de vampires sur terre serait néfaste. Aussi je les vide de leur sang et je les pends. Ainsi ils ne renaissent pas. Mais avec la petite Marie, je fis une exception. Et je lui portai de quoi se nourrir: elle devait être affamée.

- Bonjour, Marie. As tu bien dormi ?

- Je vous supplie Madame... Ne me faîtes pas mal... Je suis malade...

- Mais non, petite Marie. Tu es en train de changer. De devenir comme moi. Voyons voir.

- nnnnn...

- Oui. Tes canines ont poussé. As tu mal ? As tu faim ?

- Oui Madame, j'ai mal aux dents. Et j'ai faim, mais pas de soupe ou de pain... Je...

- J'ai apporté ton repas.

- .............

- Et oui ! Dorénavant tu vas te nourrir du sang des hommes.

- Je... Ce n'est pas bien! C'est interdit !

- Interdit par qui, par quoi ? Par les lois de l'Eglise? Mais tu n'es plus une femme et n'as pas à obéir à ses lois. Allez, mord petite sotte. Ici.

- Il va avoir mal ? Je... j'ai faim, Madame.

- Mord te dis-je. Ensuite je te montrerai d'autres plaisirs charmants.

Marie prit rapidemment goût au sang.

A l'amour également. Elle était très aimante, gourmande de caresses et de baisers.

- Petite cochonne, tu es toute barbouillée... Approche...

- Oh Madame, c'est si bon !

Je lui appris tout ce qui était nécessaire de savoir quand on est une vampire novice. Je lui montrai sa force, je lui appris à voler et à léviter. Je lui expliquai l'obligatoire discrétion ainsi que la manière de choisir son repas.

Elle resta longtemps au chateau avant de me quitter, un jour, en m'embrassant: Merci Madame. Pour tout.

Mais je la retrouvai, quelques années (années ? ou siècles ? je me perds parfois dans le décompte des ans ) plus tard...

Mais ceci est une autre histoire.


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