banniere Agnes Art
fleche
 

~ Le Miroir d'Alice ~

Rêve 1 : le lapin monstrueux

Alice est heureuse de son après-midi passé dans une brocante.
Chez un fripier, elle a trouvé une jolie chemise de nuit en dentelle irlandaise, et sur un étal, ce petit face à main de bronze ancien.


Elle referme la porte de son duplex. Il est situé dans une nouvelle résidence construite dans la vieille ville. Il y avait là de vieux entrepôts, des maisons à colombages. Dommage de détruire tout cela mais tout était abandonné, à peine occupé par quelques squatters, lieu de tous les trafics. On racontait d’étranges histoires sur le quartier : que certaines maisons étaient hantées, qu’on y faisait d’étranges rencontre. Il y avait eu quelques fouilles préventives, on avait trouvé des restes d’occupation gallo-romaine, phénicienne même, puis par un miracle de promoteur, les fouilles avaient été arrêtées et les travaux avaient continué.
Qu’importe. Alice aime bien son nouvel appartement, très moderne.


Elle monte à l'étage. Où se trouvent la chambre et la salle de bain.
Elle est pressée d'essayer la chemise de nuit.

Alice se déshabille rapidement, ôte la veste de son tailleur amarante, le caraco de dentelle blanche et enlève sa jupe.


La chemise de nuit est longue, en coton très fin, presque transparent. La coupe en est très simple : un long rectangle de tissu avec un trou pour la tête. Mais les pourtours sont ornés de dentelle, une très belle dentelle irlandaise.
Des petits rubans permettent de fermer la chemise sur les côtés. Qui est néanmoins très échancrée.
Alice tourne, virevolte, se laisse caresser par le léger coton qui effleure ses cuisses et ses jambes encore gainées de nylon.

Elle écoute tintinnabuler la chaînette qu'elle porte à la cheville.



"  A la douche maintenant. Et il faudra laver cette chemise. N'importe qui l'a tripotée " se dit-elle en se dévêtant complètement.
Elle se démaquille, se douche rapidement, se sèche et enfile une courte nuisette de tulle et satin.


En bas, elle dîne rapidement d'un morceau de pain et d'un bout de fromage, avale un verre de lait.


" Je ne t'oublie pas joli miroir " dit-elle en terminant sa cigarette.

Alice remonte à l'étage. Ses mules ornées de fin duvet claquent sur les marches métalliques, puis sur la mezzanine alors qu'elle s'approche de son lit, s'allonge et sort le miroir de son emballage rustique : un méchant papier journal.


Le miroir est vieux, c'est certain. Elle saisit le manche aux formes tourmentées.
" Oh... Ca pique ! "
Alice se regarde dans le miroir. Puis le retourne. L'arrière est très ornementé. " Tiens, on dirait qu'il s'ouvre "
Elle examine attentivement la surface, trouve un petit fermoir...


Un ressort caché, l'arrière du face à main s'entrouvre sur une surface métallique, lisse, ténébreuse.
Tout d'abord Alice ne voit rien. Puis peu à peu le métal semble s'embrumer, un brouillard qui s'éclaircit, se dissipe...
Une forêt !
Alice aperçoit une forêt dans ce faux miroir. Une forêt sombre avec une allée qui la traverse.
" Qu'est que c'est que ça ? " se demande-t-elle
"  Qu'est ce qui bouge là-bas ? 



Il y a en effet une forme pâle qui marche dans l'allée, qui s'avance vers Elle ?
C'est gros, c'est recouvert d'une fourrure blanche aux longs poils rêches. Ca a de grandes oreilles…
Alice pense que cela ressemble a un énorme primate. Un gorille qui aurait des oreilles de lapin.


Elle pouffe nerveusement.
Soudain le lapin-gorille s'arrête, tourne la tête...
" Il me voit " pense-t-elle bien que sa raison lui en affirme l'impossibilité.
Tandis qu'il se rapproche, Alice est comme hypnotisée par les yeux de la bête. Des yeux de braise.
Il est tout prêt maintenant. Elle croit sentir son haleine. Puante.
Il ouvre la gueule, montre ses crocs dans un rictus cruel.
"  Il est pas beau, brrrrrr ..."


Soudain la grosse patte du monstre jaillit à travers le miroir, saisit Alice par le cou.
Alice hurle, tente de repousser les longs doigts qui enserrent sa gorge. Elle se sent soulevée, capturée et entraînée à travers le miroir. Alice suffoque, la gorge broyée par la patte du monstre.

Il la relâche, elle s'écroule sur le sol mouillé. Elle se cogne la tête et perd connaissance.
Alice ouvre les yeux. Il fait sombre. Elle tremble de peur. De froid aussi. Elle s'aperçoit qu'elle est nue. Ou presque.

L'élastique de son string, qui est baissée, lui scie le haut des cuisses et ses mules sont toujours à ses pieds.

Elle essaie de se redresser, elle ne peut pas. Elle se rend compte que ses poignets sont ligotés dans son dos et que son cou est prisonnier de quelque chose de dur et piquant, qui est solidaire de ses poignets attachés.
Quand elle bouge ses épaules, ses bras, le quelque chose l'étrangle, griffe sa peau. Un carcan ?


Elle parvient pourtant à s'agenouiller sur le sol humide et caillouteux. Ses yeux s'habituent peu à peu à l'obscurité.

Elle devine qu'elle est dans une fosse profonde aux parois verticales. Une corde ficelée à un tronc d'arbre tombe en oscillant vers elle, derrière elle.


Soudain, elle repense au monstre. C'est un rêve ! Un horrible cauchemar !
Alice essaye de se pelotonner, de se recroqueviller sur elle-même. Puis, est-ce le choc ? La peur ? Le froid ? elle s'endort.


La douleur atroce la réveille brutalement.

Alice se sent soulevée par le carcan qui lui tord les épaules, qui l'étrangle.

Le monstre l'entraîne, la porte. Il suit des galeries sombres, s'arrête enfin dans une vaste grotte.

Il y a un grand feu quelque part, qui rougeoie.

Le monstre attache Alice.

Elle est penchée en avant, les bras tirés vers le haut, presque disjoints. Ses cuisses sont écartées par des cordes tendues sur des pieux enfoncés dans le sol.

Le lapin monstrueux s'éloigne, disparaît dans un grotte qui laisse filtrer une lumière bleutée.

Il réapparaît quelques instants plus tard, tenant une sorte de grosse tasse à la main et se dirige vers le brasier.

Il tourne quelque chose. Cela grésille, cela fume. Une odeur de viande grillée parvient aux narines d'Alice.

Là-bas, au-dessus de la braise, elle aperçoit un animal embroché.

A travers les larmes qui mouillent ses yeux, Alice réalise que ce n'est pas un animal qui cuit...

Elle tremble sur ses jambes écartelées: c'est une femme qui est là, la broche la traversant de part en part.

" Nooon..." Alice hurle de terreur alors que le monstre s'approche d'elle. Elle voit qu'il a arraché un bras de la femme embrochée, qu'il le hume avec une expression de gourmandise bestiale.

Il s'assoit devant elle, boit dans la tasse.

Il mange à présent, dévore le bras à belles dents.. Alice entend les bruits de mastication, les bruits soyeux de la viande qu'il déchire.

Il se lève maintenant, lui donne à boire le liquide rougeâtre...

Du sang !!! Elle manque vomir, veut recracher, mais il la tient par les cheveux et force le récipient de bois contre ses dents.

Elle se débat mais elle est obligée d'avaler.

Elle sait qu'il est derrière elle maintenant. Elle essaie de le voir, n'y arrive pas.

Il glisse quelque chose de brûlant entre ses cuisses. Ce qui reste du bras de la malheureuse ?

Elle se débat en vain.

"Aaaaaaaaaaaah"

Il la lèche à présent. L'esprit d'Alice tournoie comme une biche prisonnière. Elle voudrait s'échapper, s'évader, se libérer.

Elle voudrait...

Le monstre lui écarte les fesses, pousse, s'enfonce dans son ventre.

Il la besogne longuement, doucement parfois, plus souvent brutalement.

Il grogne, il glousse, il ahane.

Pour jaillir en elle. Pour l'inonder de sa semence infâme.

Puis il vient devant elle.

Alice voit son membre rose, dégoulinant, dressé, obscène.

Qu'il présente à sa bouche.

Le monstre agrippe les cheveux d'Alice, lui montre son sexe.

Il la gifle, elle crie, il enfourne sa verge dans la bouche ouverte.

Alice s'étouffe tellement il pousse profond.

Il manipule la tête d'Alice d'avant en arrière.

Il lui viole la gorge.

Il la frappe avec le bras à moitié dévoré.

Il grogne de jouissance quand il crache son sperme dans la bouche d'Alice, sur son visage, dans ses yeux.

Le lapin cauchemardesque retourne chercher à manger.

Alice pleure.

Ses larmes se mélange au sperme qui macule son visage.

Alice se penche pour soulager ses épaules.

Elle essaie de plier les genoux, de refermer ses cuisses que poignardent des crampes.

Le monstre revient. Il épice la cuisse de la femme rôtie avec le sperme qui dégouline du vagin béant d'Alice.

Il dévore, il déchiquète.

Puis il viole de nouveau Alice.

Plus tard, beaucoup plus tard, alors qu'il ne reste presque plus rien de la femme embrochée, après qu'il ait violée Alice entre chaque morceau dévorée, le monstre détache le carcan.

Alice, les mains toujours ligotées dans le dos, les cuisses toujours écartelées, tombe sur le sol rocheux de la grotte. Le choc lui coupe le souffle comme le poids du monstre qui s'affale sur elle et la viole encore et encore...

pic


Alice rêve qu'elle a froid, qu'elle veut s'enfouir sous sa couette, qu'elle veut se retourner...

Mais ce n'est pas un rêve, c'est un cauchemar bien réel.

Elle reprend connaissance brutalement, se souvient.

De la petite grotte glacée où le lapin l'a suspendue par les pieds. Un garde-manger !

Juste à côté d'elle, accrochée également par les pieds, il y a un corps de femme en partie démembrée, éventrée, vidée de ses entrailles.

Dont le monstre a farci Alice en les mixant avec de petits piments.

La brûlure de l'épice se ranime soudain.

Elle se souvient qu'il l'a gavée de viscères et de piments, qu'il l'a forcée à avaler, qu'il a rempli son vagin et son anus de cette farce immonde, poussant, tassant avec un pilon.

Sa bouche est en feu, son vagin aussi, son anus est un brasier mais son corps est glacé.

Alice voudrait pouvoir hurler...

Elle se rappelle de l'aiguille d'os, de la fibre avec lesquelles le monstre l'a cousue après l'avoir farcie comme une volaille.

Elle se souvient qu'il l'a ensuite accrochée, la tête en bas, dans cette grotte glaciale qui lui sert de garde-manger.

Elle se tortille au bout de la corde, elle se débat. Elle essaye de se redresser. Cela ne fait qu'empirer la douleur effroyable.

Qu'importe. Elle continue de s'agiter, de gesticuler. La souffrance la rend folle.

Elle est comme un balancier dément dont les oscillations augmentent, augmentent.

Elle geint maintenant, ses yeux se révulsent. Sa tête est lourde du sang accumulé par la position suspendue. Elle va vomir...

Elle vomit. Dans sa bouche cousue.

Elle est prise de tremblements incoercibles, de froid, de terreur.

Elle sanglote.

Un voile rouge obscurcit l'esprit d'Alice.

Elle s'évanouit


Le premier coup de fouet fait sursauter Alice.

Le monstre est de retour. Il bat la viande pour l'attendrir.

Méthodiquement. Avec un martinet de corde dont les extrémités sont noués.

Il vise les seins d'Alice, son ventre, ses cuisses, ses fesses et son vagin cousu.

A grands coups, de toute sa force de monstre.

Alice tressaute, tourne et tournoie. Chaque coup l'entraîne dans une valse obscène que ponctuent les sifflements du fouet, les bruits mats des lanières déchirant son pauvre corps torturé et  ses couinements assourdis .

Quand le lapin monstrueux a terminé, quand il pense que sa proie est bien tendre, il saisit la longue dague qui est resté enfoncée dans le sexe du cadavre suspendu.

Alice épouvantée, ne songe plus à ses orifices cousus; elle ne songe plus au feu du piment qui la dévore, elle ne songe plus à la brûlure du fouet. Terrifiée, elle se débat dans ses liens.

Elle hurle, elle implore. Mais ce ne sont que borborygmes étouffés.

Elle voit le monstre approcher, le monstre qui brandit le poignard, le monstre qui va...

Le monstre qui enfonce la dague de métal dans son sexe cousu ...


à suivre...

menu